L’inflation force les consommateurs à limiter leurs dépenses dans divers domaines. Lesquels exactement ? L’analyse du directeur d’études au Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (Crédoc) vous éclaire.
Les premières dépenses que les ménages restreignent
L’inflation en France a été de 5,7 % sur un an en mars, voire 15,9 % côté produits alimentaires. Les plus âgés et les ménages ruraux sont les plus affectés selon l’Insee. Les prix ont connu une hausse notamment pour le secteur alimentaire et énergie.
Deux tiers des Français disent restreindre leurs dépenses sur ce qui est moins indispensable que d’autres. À savoir les loisirs, l’habillement et les vacances. Soit les familles profitent des soldes et promotions, soit elles n’effectuent tout simplement pas d’achat.
Les revenus n’ont pas augmenté dans la même proportion que la hausse des prix ! Néanmoins, on a eu une politique des pouvoirs publics pour limiter l’impact de l’inflation. Les conséquences de cette dernière sont plus faibles en France, comparé à d’autres pays européens ou développés.
Diminution des dépenses : les produits de première nécessité sont-ils affectés ?
Environ 13 % de la population n’arrive pas à avoir les quantités nécessaires pour se nourrir. Une grande partie du reste ne mange pas exactement ce qu’elle voudrait. On constate également des baisses de gamme.
Cela affecte aussi les produits d’hygiène et d’entretien ménager. Ces derniers coûtent relativement cher.
Santé et énergie : impacts de l’inflation et efforts de chacun
D’après nos enquêtes, approximativement 40 à 45 % des Français ont réduit leur recours au chauffage. L’utilisation des transports en commun a aussi sérieusement augmenté en comparaison à 2019. Une partie de la population qu’on a étudiée affirme avoir réduit leurs déplacements.
Les restrictions sur les dépenses de santé sont grandes, mais la cause semble être plutôt les offres existantes que l’inflation. D’ailleurs, les Français qui estimaient restreindre leurs dépenses en alcool et en tabac sont passés de 20 à 25 % en une année. Il semblerait que les gens prêtent davantage attention à leur santé.
Abandon de certains projets très coûteux à cause de l’inflation
Les accédant à la propriété immobilière sont bien moins nombreux aujourd’hui. La cause : l’augmentation des taux d’intérêt et des prix qui n’ont pas encore baissé. Ceux qui peuvent acheter n’ont plus assez de budget pour terminer les travaux de rénovation. On constate aussi une baisse d’achat d’électroménager et des automobiles.
Franck Lahuede ajoute que plus l’inflation durera, plus les populations modestes et fragiles auront de chance de souffrir. Par conséquent, le pouvoir public se doit d’essayer d’alléger cette crise et de rassurer la population.
