Les taux immobiliers ont connu une hausse sans précédent au cours du premier semestre 2023. Par conséquent, cela a eu un impact significatif sur la capacité d’emprunt des particuliers. Cécile Roquelaure, directrice des études d’Empruntis, a récemment abordé cette évolution lors d’une interview sur BFM Business.
Les taux immobiliers ont augmenté rapidement
Les taux immobiliers ont augmenté de manière exceptionnellement rapide. Effectivement, ils ont atteint un niveau inégalé depuis plus de 20 ans, selon Cécile Roquelaure. Au cours du premier semestre 2023, le taux moyen sur 20 ans a augmenté de 100 points de base. Ainsi, il a passé de 2,55 % à 3,55 %. Cette tendance à la hausse s’est poursuivie en juillet, impactant en conséquence la capacité d’emprunt des acheteurs potentiels.
La hausse des taux signifie que les emprunteurs doivent désormais prévoir en moyenne 50 euros supplémentaires sur leur mensualité de crédit. Cela, pour chaque tranche de 100 000 euros empruntés. Malgré cela, l’immobilier reste une valeur refuge, rappelle Cécile Roquelaure.
Les raisons de la hausse et son impact sur les banques
La hausse des taux immobiliers s’explique notamment par le rattrapage des banques. Celles-ci n’ayant pas pu pratiquer immédiatement une hausse des taux en raison des contraintes réglementaires. A l’instar du taux d’usure. Depuis que ce dernier est actualisé mensuellement, les banques ont ajusté leurs barèmes pour retrouver des marges.
Cécile Roquelaure souligne que malgré une hausse de 100 points de base des taux en 6 mois, le taux d’usure n’a augmenté que de 111 points de base. Par conséquent, cette évolution incite les banques à poursuivre la hausse des taux afin de reconstituer leurs marges.
Comparaison avec l’inflation et perspectives futures
En dépit de la hausse des taux, le niveau actuel reste favorable notamment si on le compare à celui des 20 dernières années. Cécile Roquelaure précise que les taux immobiliers étaient régulièrement supérieurs à 3,80 %, avec des pics atteignant 5 % en 2008. Elle encourage ainsi les investisseurs à continuer à s’intéresser à l’immobilier, en prenant en compte l’inflation.
Concernant les prix de l’immobilier, il n’existe pas d’indicateur permettant de prédire une baisse significative à court terme. La situation diffère selon que l’emprunteur cherche un investissement locatif ou souhaite acquérir sa résidence principale. Dans ce dernier cas, le besoin de se loger et de protéger sa famille complique la décision d’attendre une hypothétique baisse des prix.
