L’Autorité de la concurrence a recommandé aux agents immobiliers de revoir leurs honoraires à la baisse. Elle estime en effet que ces honoraires sont trop élevés. Cette décision suscite des réactions contrastées : certains s’en réjouissent tandis que d’autres s’en inquiètent. Alain Cohen Boulakia, avocat associé au cabinet SVA, donne son point de vue sur cette question dans une interview accordée à Ariane Artinian dans le podcast Mon Podcast Immo.
L’Autorité de la concurrence : analyse controversée des honoraires immobiliers
« L’avis de l’autorité de la concurrence est un constat selon lequel les honoraires sont trop élevés en France par rapport aux autres pays européens« , explique-t-il. « À mon avis, on compare des choses qui ne sont pas comparables. Je doute de la pertinence de cette comparaison. Notamment parce qu’on met en parallèle des chiffres TTC et Hors taxe. Et, on ne connaît pas la palette de services proposés dans les autres pays… En conclusion, l’Autorité de la concurrence s’interroge sur les moyens de réguler les honoraires et de les baisser. »
Selon Alain Cohen Boulakia, « autant l’analyse du marché français est bien faite autant celle sur les autres pays de la communauté européenne est succincte, pour ne pas dire inexistante ».
Déréguler la profession d’agents immobiliers : débat et préoccupations
La solution proposée par l’Autorité de la concurrence consiste à envisager deux options pour déréguler le marché. Dans la première option, l’Autorité de la concurrence suggère de retirer l’activité de transaction immobilière du champ d’application de la loi Hoguet. Cela signifie que tout le monde pourrait exercer dans le domaine de l’immobilier sans avoir à fournir d’assurance, de garantie ou de formation spécifique. « C’est le Far West », selon Alain Cohen Boulakia.
Dans la deuxième option, il serait possible à n’importe qui d’effectuer des estimations, de rédiger des annonces et de préparer les dossiers immobiliers moyennant rémunération. Les professionnels interviendraient uniquement dans les étapes de négociation et de conclusion des transactions. Leur rémunération serait basée sur les résultats obtenus.
« En dérégulant la profession (agents immobiliers), je ne vois pas comment l’une des deux options pourrait faire baisser les honoraires. Il y a d’autres pistes de réflexion. Notamment de faire mieux respecter la loi Hoguet. Et, est-ce que l’on va mieux protéger le consommateur en dérégulant la profession ! »
