Dans le secteur bancaire, l’emploi traverse une crise marquée par des difficultés de recrutement et de fidélisation du personnel. Plus de la moitié des collaborateurs démissionnent avant d’avoir atteint les 5 ans de service. Nathalie, conseillère financière depuis plusieurs décennies, a accepté de partager son témoignage pour nous aider à comprendre les raisons derrière cette situation.
La fidélisation des conseillers financiers en banque de détail devient un défi majeur
La fidélisation des conseillers financiers en banque de détail pose de plus en plus un problème. Selon le SNB CFE-CGC, principal syndicat bancaire, 30% des nouveaux employés du secteur démissionnent au bout de deux ans, et ce chiffre atteint 60% après cinq ans. Frédéric Guyonnet, président national du SNB confirme que « Depuis le Covid, la banque connait une hypertension sur l’emploi. ». « Il y a des trous partout, dans toutes les banques et toutes les régions. »
Témoignage de Nathalie : une conseillère financière
La fuite des travailleurs de la profession de conseiller financier en banque de détail suscite des questionnements quant aux raisons de ce phénomène. Pour mieux comprendre, nous avons recueilli le témoignage de Nathalie, qui a une expérience de trente ans dans le domaine. Elle a travaillé à la fois pour une banque régionale mutualiste en tant que chargée d’accueil, puis en tant que chargée de clientèle dans une grande enseigne nationale pendant quinze ans. Elle a ensuite changé d’employeur pour revenir à une banque régionale mutualiste.
Durant ses trente années de carrière, Nathalie a été témoin des transformations majeures qui ont affecté l’industrie bancaire, notamment en raison de la digitalisation croissante. « Le choix du numérique est assez ancien, mais la transformation s’est accélérée depuis 2015. Depuis cette date, les conseillers ont de fortes incitations à partir et ils sont de moins en moins dans les agences. »
Conséquences de la digitalisation : la détérioration de l’accueil des clients en banque de détail
En conséquence, la qualité de l’accueil des clients s’est détériorée. « Auparavant, dans l’agence où je travaillais, tous les clients pouvaient être reçus facilement », poursuit Nathalie. « Ce n’est plus le cas aujourd’hui : ils doivent prendre rendez-vous pour nous rencontrer, et nous avons tendance à privilégier les clients qui ont du patrimoine. Les autres sont renvoyés vers l’application ou le site internet. Nous ressemblons de plus en plus à une banque en ligne. Pourtant, les clients continuent de payer le tarif d’une banque en face à face. »